RYAD-La ministre du Plan et de la Coopération Internationale est arrivée à Ryad en Arabie Saoudite, ce lundi 16 janvier 2024. La venue de Rose Pola Pricémou intervient en prélude à la tenue de la table-ronde des bailleurs prévue à Dubaï du 15 au 16 février prochain en marge du World Gouvernement Summit. Elle a été interrogée par un pool de journalistes présents en Arabie Saoudite depuis le week-end dernier.
Dans quel cadre s’inscrit votre visite à Ryad en Arabie Saoudite ?
ROSE POLA PRIMCÉMOU : Vous vous souviendrez que le 08 janvier dernier, le Gouvernement a tenu la 2ème session du comité de pilotage en préparation de la table-ronde des bailleurs de fonds pour le financement du programme de référence intérimaire (PRI), mais en même temps une table-ronde qui va se pencher sur la crise suite à l’explosion du dépôt pétrolier qui engage désormais la Guinée vers l’atteinte de certaines priorités importantes pour le peuple de Guinée. Aujourd’hui, nous sommes dans une tournée pour rencontrer à nouveau les bailleurs afin de consolider leur engagement qu’ils nous ont déjà exprimé. Parce que ça fait déjà plus d’une année que nous préparons cette table-ronde depuis l’adoption du programme de référence intérimaire comme Loi. C’est elle (Loi) qui décline le programme de développement de la Guinée. C’est la feuille de route du Gouvernement de transition.
Donc, aujourd’hui nous sommes à Ryad pour rencontrer certains bailleurs comme la BADEA (Banque arabe pour le développement économique en Afrique), le Fonds saoudien. Nous continuerons également à rencontrer les autres bailleurs à Djeddah. Par la suite, nous continuerons dans d’autres pays pour rencontrer tous les bailleurs qui se sont déjà engagés mais pour lesquels il faut déjà obtenir certains engagements supplémentaires fermes avant la tenue de la table-ronde prévue du 15 au 16 février à Dubaï en marge du World Gouvernement Summit.
Quelles sont les principales attentes du Gouvernement pour cette conférence des bailleurs ?
C’est de mobiliser les financements pour certains projets prioritaires. Aujourd’hui le gap de financement du programme de référence intérimaire (PRI) est autour de 38.000 milliards Gnf soit environ 4 milliards de dollars. Il y a aussi certains projets dont le coût va au-delà du gap. Mais aujourd’hui, notre ambition fondamentale est que ces projets aient des financements et qu’au sortir de cette transition, nous soyons confiants du renouveau en Guinée.
Peut-on avoir une idée sur ces projets prioritaires ?
Il y a des projets d’infrastructures. Dans les 44 projets présidentiels identifiés par le chef de l’Etat, il y a au moins 13 qui sont identifiés et portés au niveau des bailleurs de fonds. Il y a aussi des projets au niveau de l’Éducation, la Santé. A ceux-ci s’ajoutent des projets à caractère social pour contribuer à aider l’autonomisation des femmes, des projets axés sur la protection de l’environnement. Nous tendons vers une industrialisation de notre économie, donc, il est important qu’on vise les énergies renouvelables. Nous cherchons des partenaires qui puissent nous accompagner dans ces voies-là. Il y a encore des projets qui visent le transport. Globalement ce sont ces aspects qui seront couverts pendant cette table-ronde.
Est-ce que les nouvelles urgences nées de l’explosion du dépôt pétrolier ont été tenus en compte dans le gap de 4 milliards de dollars ?
Effectivement, nous sommes en pleine évaluation avec l’appui des bailleurs comme la Banque mondiale. Parce qu’il faut précisément évaluer cet impact. Nous savons qu’il y en aura. Avant de nous prononcer sur n’importe quelle valeur nous attendons d’abord les résultats de cette évaluation pour les présenter au peuple de Guinée. Mais d’ores et déjà, les projets présentés il y aura également des projets axés sur les logements sociaux. Ça été l’une des priorités du chef de l’Etat. Nous sommes en train de libérer Kaloum pour lui donner un nouveau visage d’une cité à caractère d’une vraie capitale. Il faut savoir relocaliser. Nous avons aussi des centres d’exposition (en perspective). Après 65 ans d’indépendance, la Guinée n’a pas un centre d’exposition digne de nom alors que nous voulons d’une économie plus épanouie, d’un contenu local valorisé.
Les résultats de l’évaluation de la Banque mondiale sont attendus quand ?
Assez prochainement parce qu’il y a une urgence qui est là. Le ministère du Plan, celui de l’Économie et des Finances ainsi que celui du Budget et la Banque Centrale, nous travaillons d’arrache-pied. Nos équipes se sont réunies à deux reprises en atelier à Kindia. Une mission arrive en Guinée cette semaine. A la suite de cette mission, nous pourrons avoir les premiers résultats.