Conakry, le 30 mai 2025 – À l’initiative du Comité Stratégique Simandou, le Ministère du Plan et de la Coopération Internationale, en partenariat avec le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation (MATD), a organisé un atelier national de présentation des grandes lignes du Programme Simandou 2040 à l’intention des gouverneurs, préfets, maires et services déconcentrés de l’État.
Objectif : assurer une appropriation forte du programme par les autorités locales, acteurs clés de sa mise en œuvre concrète.
Une Vision Intégrée au Service d’un Développement Inclusif
Bien au-delà de l’exploitation du minerai de fer, Simandou 2040 se présente comme un levier de transformation économique, sociale et territoriale pour toute la Guinée. Il repose sur trois piliers fondamentaux :
- L’exploitation durable et structurée du gisement de fer ;
- La création de valeur ajoutée locale via l’industrialisation, l’emploi et les infrastructures ;
- L’ancrage du développement dans toutes les régions du pays, à travers des projets multisectoriels.
Un Accent Fort sur l’Agriculture et 122 Projets Structurants
Parmi les annonces les plus marquantes de l’atelier figure la mise en œuvre de 122 projets et 36 réformes, articulés autour de 14 secteurs prioritaires.
L’un des axes les plus stratégiques de cette feuille de route est l’agriculture, érigée en moteur de l’industrialisation et de la lutte contre la pauvreté en milieu rural.
Le programme entend notamment :
Moderniser et mécaniser les chaînes de valeur agricoles ;
Promouvoir l’agro-industrie locale ;
Intégrer pleinement les petits producteurs pour garantir leur inclusion économique ;
Valoriser les productions locales pour en faire un socle de l’autosuffisance alimentaire et des exportations futures.
Cette orientation vise à faire de l’agriculture un catalyseur de croissance inclusive, en lien direct avec les réalités locales.
Ce qui d’ailleurs amène le Général de 2e section Ibrahima Kalil Condé, Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, à exhorter les représentants de l’État à l’intérieur du pays à s’engager pleinement : « Simandou 2040 doit s’enraciner dans les réalités locales. Gouverneurs, préfets, maires : vous êtes les chevilles ouvrières de cette transformation. » a-t-il martelé.
Trois missions leur ont été confiées à cet effet :
- Coordonner les interventions sectorielles autour du projet ;
- Favoriser le dialogue social pour garantir stabilité et adhésion communautaire ;
- Veiller au respect des engagements sociaux et environnementaux.
Des Présentations Techniques Axées sur l’Impact
Les explications techniques ont été menées par M. Maïssa Tall (KPMG) et Dr Hassan Diallo (Directeur National du Plan), qui ont détaillé les axes stratégiques du programme, la méthodologie d’élaboration, l’intégration territoriale et sociale comme principes fondamentaux.
Ils ont insisté sur le caractère transversal et transformateur du programme, notamment la structuration de projets à fort impact agricole, qui contribueront à réduire les inégalités régionales et renforcer la résilience économique.
Les échanges ont permis aux représentants locaux de poser des questions et formuler des suggestions autour de l’inclusion des communautés locales dans le processus, le retombées concrètes du projet dans les territoires, les besoins en formation pour assurer une gouvernance efficace, les dispositifs d’accompagnement pour les producteurs agricoles et les jeunes entrepreneurs.
Au terme de cet atelier, le ministre du Plan et de la Coopération internationale, M. Ismaël Nabé, a tenu à distinguer clairement le Projet Simandou du Programme Simandou 2040.
Selon lui, le projet Simandou — souvent réduit à son aspect minier — ne représente qu’un des quatre piliers du programme global. Ce dernier s’appuie également sur le projet Simandaou, le fonds souverain, la notation souveraine et la modernisation de l’administration. Autant de leviers censés impulser une transformation structurelle du pays.
Le ministre rappelle que Simandou 2040 est un chantier d’envergure nationale. « Ce n’est pas le programme d’un ministère ou d’un gouvernement. C’est une promesse collective », a-t-il affirmé. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’un dialogue permanent entre les autorités centrales, les collectivités locales et les populations à la base. Une condition, selon lui, pour assurer l’appropriation nationale du développement, notamment dans le secteur agricole, au cœur des priorités.