Conakry, le 21 janvier 2025-Le Ministre du Plan et de la Coopération internationale, Ismaël NABE, a présidé la session de dialogue entre le Système des Nations Unies, le gouvernement et les partenaires sur le Pacte de financement du soutien à la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD). Il était accompagné des Ministres Mourana SOUMAH de l’Economie et des Finances, Charlotte DAFFE de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables et Rose Pola PRICEMOU.
En plus de la Coordination du Système des Nations Unies, les Chefs d’agences des Nations Unies, mais aussi des ambassades comme le Rwanda, le Maroc, le Japon, la Turquie, la Belgique, la Chine et des institutions internationales comme l’OIM, l’USAID, la Banque Mondiale, étaient égalent présents.
Il faut rappeler que lors du Sommet sur les objectifs de développement durable, tenu sous les 18 et 19 septembre 2023 en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies, les dirigeantes et dirigeants du monde entier ont reconnu qu’il était urgent de prendre des mesures audacieuses, ambitieuses, régulières, justes et transformatrices en matière de développement durable dans une approche multilatérale forte.
Le Pacte pour de financement est un instrument non contraignant destiné à l’action volontaire des États Membres, des autres partenaires de coopération et des entités du système des Nations Unies pour le développement. Il représente l’engagement universel à la Charte des Nations Unies et au Programme 2030. Il vise trois objectifs majeurs qui engagent mutuellement les parties, à savoir : un SNU plus stratégique et plus réactif – Résultats/ODD – Besoins et priorités nationaux – Charte des Nations Unies ; un SNU plus collaboratif et intégré – travaille dans le cadre des partenariats – relever les défis complexes de développement durable ; et enfin un SNU plus efficace et rationalisé – Ressources humaines –financement disponible – contribution à la réalisation des ODD.
Dans son allocution, la Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies (SNU), Kristèle YOUNES, a invité les Institutions internationales, les ambassades à une synergie d’action pour faire face aux urgences de la Guinée. « Le moment est critique. « L’horizon 2030 approche à grands pas, et la Guinée, comme beaucoup d’autres pays, est confrontée à une réalité simple mais urgente : il nous faut des actions audacieuses et des financements adaptés pour réaliser les Objectifs de Développement Durable (ODD). La question du financement n’est pas seulement de savoir combien de ressources nous pouvons mobiliser, mais, il s’agit aussi et surtout de savoir comment ces ressources peuvent être utilisées de manière optimale pour répondre aux priorités du pays », a tiré la sonnette d’alarme Mme YOUNES. Pour elle, ce dialogue marquera une étape cruciale dans l’engagement collectif de chacune des parties prenantes pour changer la trajectoire actuelle des ODD et libérer le plein potentiel du financement en faveur des populations guinéennes, notamment les plus vulnérables. « Sous l’impulsion du Ministère du Plan et de la Coopération Internationale, nous avons l’occasion d’être des artisans de cette transformation, pour réaliser l’Agenda 2030 qui exige des investissements considérables, et une approche innovante en matière de financement », a-t-elle conclu.
Dans son discours de circonstance, le Ministre du Plan et de la Coopération Internationale, Ismaël NABE, a rappelé que depuis l’adoption des ODD en 2015, la Guinée s’est engagée à inscrire ses actions de développement dans le cadre des ODD, à travers des stratégies nationales ambitieuses. « Notre vision stratégique, articulée autour du Programme Simandou 2040, vise à transformer nos richesses naturelles en leviers de développement durable. Structuré en cinq piliers, ce programme reflète une ambition claire : faire de la Guinée un modèle d’équilibre entre croissance économique et inclusion sociale. Nous avons fait des progrès notables dans des domaines essentiels tels que la réduction de la pauvreté, la lutte contre la faim, l’éducation, la santé et la protection de l’environnement. Malgré nos efforts, des contraintes financières, exacerbées par des crises multiples, freinent la pleine réalisation des ODD, en particulier dans les domaines des inégalités régionales, l’accès aux services de base et la résilience face aux chocs climatiques », a indiqué M. NABE. Pour répondre à ces défis, il a insisté sur trois axes prioritaires. Premièrement, mobiliser les ressources innovantes et diversifiées. Car, les financements traditionnels, bien que importants, ne suffisent plus. Ainsi, la Guinée plaide pour une approche qui combine les partenariats publics-privés pour attirer des capitaux privés dans les projets d’infrastructures et d’énergie, mais aussi les mécaniques de financement innovants, tels que les obligations vertes et les financements basés sur les résultats adoptés à des projets spécifiques. Deuxièmement, c’est de renforcer la solidarité internationale et la coopération sud-sud. A ce titre, la Guinée appelle à un soutien accru des partenariats bilatéraux et multilatéraux, l’intensification de la coopération sud-sud triangulaire et circulaire, qui constitue un levier stratégique pour des solutions adoptées et durables. Troisièmement, garantir l’efficacité et la transparence dans l’utilisation des ressources bien sûr, et une gestion rigoureuse et transparente des ressources essentielles pour inspirer la confiance des partenaires et maximiser les financements quand la Guinée en a besoin.
Pour le Ministre NABE, le Pacte de financement pour l’Accélération des ODD est une opportunité unique pour repenser l’approche collective du développement. Il a rassuré les partenaires de l’engagement du gouvernement pour une coordination efficace. « La Guinée, de notre part, s’engage à renforcer les capacités institutionnelles, notamment à travers des systèmes de suivi et d’évaluation performants. On s’engage aussi à aligner les investissements sur les priorités nationales, tout en assurant une coordination efficace avec les partenaires. En Guinée, nous croyons fermement que chaque franc investi, chaque partenariat noué, doit être guidé par une ambition commune : celle de transformer des vies, de réduire les inégalités et de protéger notre planète. Ensemble, nous pouvons faire de ce pacte un instrument puissant pour accélérer la réalisation des ODD et garantir un avenir prospère pour tous », a conclu le Ministre Ismaël NABE.
Le Ministre de l’Economie et des Finances, Mourana SOUMAH est revenu sur l’importance des financements dans le développement d’un pays. « Il n’y a pas de développement sans financement. Alors comme il n’y a pas de développement sans financement, il faut une synergie d’action puisque nous allons bien trouver la cible 2030. Ce financement doit être mobilisé sur le plan international, mais les efforts nationaux doivent également couvrir quand même une bonne partie des besoins en financement. En plus du financement international, nous devons mobiliser suffisamment les ressources internes et donc avoir une pression fiscale importante qui nous permet d’avoir un espace budgétaire afin de financer dans notre budget des points de développement très importants », a insisté M. SOUMAH.
Il est important de noter que d’autres sessions de dialogue entre le gouvernement et ses partenaires vont se tenir avant la 4ème Conférence Internationale sur le Financement du Développement prévue à Séville, en Espagne, du 30 juin au 3 juillet 2025.