Le deuxième axe du PRI est la réponse des autorités aux défis que représente pour le développement du pays, la préservation des grands équilibres financiers internes et externes de l’Etat, condition nécessaire pour : (i) générer une croissance réelle plus forte, réductrice de la pauvreté et créatrice d’emplois ; (ii) élargir les marges de manœuvre budgétaire du Gouvernement ; (iii) procéder à des allocations stratégiques de ressources ; (iv) accroître la performance de la dépense publique ; et (v) créer un environnement qui soit à la fois, propice au développement du secteur privé national, et attractif aux investisseurs étrangers.
De façon spécifique, il s’agira de : (i) créer un espace budgétaire pour couvrir les dépenses relatives aux élections, tout en finançant les investissements dans les infrastructures, le capital humain, la protection sociale, le renforcement des capacités institutionnelles et la production de statistiques ; (ii) remédier aux poussées inflationnistes pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, réduire l’instabilité du taux de change et accroître les IDE ; (iii) poursuivre les efforts de diversification de l’économie pour renforcer la résilience du pays aux chocs externes et améliorer la compétitivité des secteurs non miniers.
Dans cette perspective, le Gouvernement s’attachera à assurer la continuité de l’Etat tout en garantissant la qualité et la moralisation de la gestion publique avec comme priorités : (i) la mobilisation et la sécurisation des ressources internes et externes nécessaires à la bonne conduite de la Transition ; (ii) le renforcement des mécanismes de contrôle a priori et a posteriori, des organismes publics ; (iii) le respect des engagements de la Guinée sur le plan national, sous-régional et international ; (iv) l’intensification de la lutte contre la corruption et les pratiques assimilées ; (v) l’application rigoureuse des mécanismes de sanction tels que prévus par les lois et règlements en vigueur ; (vi) l’identification, la récupération et la sauvegarde des patrimoines bâtis et non bâtis de l’Etat ; (vii) la mise à jour de la base des données démo-socio-économiques nationales à travers la réalisation du RGPH IV.
La Gouvernement entend en outre, renforcer la gestion financière tout en veillant à la stabilité du cadre macroéconomique, avec comme priorités : (i) l’amélioration de l’efficience de la dépense publique en atténuant les risques fiduciaires liés à l’exécution budgétaire, à travers notamment, l’optimisation des procédures de passation de marchés ; (ii) l’amélioration de la gestion des investissements en adoptant un cadre réglementaire de gestion des investissements publics (GIP) et en appliquant le manuel de GIP ainsi que les outils opérationnels qui l’accompagnent ; (iii) la rationalisation progressive des subventions à l’énergie ; (iv) la prudence en matière d’emprunt extérieur en recourant le plus possible aux financements concessionnels et aux dons ; (v) la limitation du financement du budget par voie monétaire ; (vi) la poursuite de la modernisation du cadre de politique monétaire ; (vii) la mise en œuvre de mesures d’assouplissement du taux de change de sorte à constituer des réserves et atténuer les répercussions des chocs ; (viii) la surveillance du respect des conventions minières signées et l’application rigoureuse du code minier dans une perspective d’accroissement des contributions, du secteur aux revenus de l’Etat ; (ix) la réalisation d’audits pour améliorer la connaissance des autorités sur le volume, la qualité des minerais, (en particulier de la bauxite) et surtout, sur la rente directe et indirecte tirée de leur exploitation.
Le Gouvernement poursuivra par ailleurs, ses efforts de diversification de l’économie avec comme priorités :
- le renforcement de l’attractivité du pays à travers l’amélioration du climat de l’investissement et la création de zones économiques industrielles avec une accessibilité accrue aux services numériques et de télécommunications ;
- la promotion des activités rurales qui occupent plus des 2 tiers de la population active. A cet égard le Gouvernement consacrera 10% du budget national au secteur agricole conformément aux engagements de Maputo et de Malabo ;
- le renforcement du dialogue entre le secteur public et le secteur privé pour mieux orienter les investissements dans le développement des chaînes de valeur, et permettre à terme, une inclusion productive, sociale et financière plus accrue du pays.
- l’adoption d’une stratégie de diversification des exportations, dont la vocation serait de répondre aux défis ci-après : (i) l’identification et l’accroissement du volume des produits échangeables non miniers pour lesquels le pays dispose d’un avantage comparatif important ; (ii) l’ouverture de nouveaux marchés ; (iii) l’élargissement de la gamme des produits échangeables à forte valeur ajoutée ; (iv) la promotion de quelques exportations non traditionnelles (ou paris stratégiques), généralement basées sur les chaînes de valeur ;
- la création des conditions propices à l’émergence d’un tissu de petites et moyennes entreprises/industries (PME/PMI) dynamiques comme leviers de la transformation structurelle de l’économie ;
- l’amélioration de l’inclusion financière, facteur essentiel de réduction de la pauvreté et de promotion de la prospérité partagée ;
- l’application stricte des dispositions de la loi sur le contenu local afin que les emplois et les chaînes d’approvisionnement profitent aux Guinéens et aux PME locales.
En termes de résultats de développement, ce second axe contribue à l’atteinte de l’ODD 8 « Promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent » et de l’ODD17 « Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser », à travers notamment les cibles 8.1 ; 8.2 ; 17,13 et 17.19.
Encadré 8 : Enoncés des cibles 8.1 ; 8.2 ; 17,13 et 17.19 des ODD
Cible 8.1 : Maintenir un taux de croissance économique par habitant adapté au contexte national et, en particulier, un taux de croissance annuelle du produit intérieur brut d’au moins 7% dans les pays les moins avancés
Cible 8.2 : Parvenir à un niveau élevé de productivité économique par la diversification, la modernisation technologique et l’innovation, notamment en mettant l’accent sur les secteurs à forte valeur ajoutée et à forte intensité de main-d’œuvre
Cible 17.13 : Renforcer la stabilité macroéconomique mondiale, notamment en favorisant la coordination et la cohérence des politiques
Cible 17.19 : D’ici à 2030, tirer parti des initiatives existantes pour établir des indicateurs de progrès en matière de développement durable qui viendraient compléter le produit intérieur brut, et appuyer le renforcement des capacités statistiques des pays en développement
Tableau 4 : Indicateurs et cibles des résultats de l’axe 2 du PRI
Libellés des indicateurs | Références | Cibles 2025 | |
Années | Valeurs | ||
Taux de croissance réel en % | 2018-2021 | 5,8 | 6,5 |
Prix à la consommation en % (fin de période) | 2018-2021 | 10,2 | 8,2 |
Recettes de l’Etat en % du PIB | 2018-2021 | 13,1 | 14 |
Solde budgétaire de base en % du PIB | 2018-2021 | 0 | 0,1 |
Réserves disponibles brutes en mois d’importations | 2018-2021 | 2,3 | 3 |
Dette publique totale en % du PIB | 2018-2021 | 40,8 | 45,5 |
Indice de perception de la corruption | 2018-2021 | 27,5 | 32 |
Indice CPIA/Gestion économique | 2020 | 3,5 | 3,7 |
Indice CPIA/Politique sectorielle | 2020 | 3,3 | 3,5 |
Indice capacité statistique | 2020 | 51,1 | 53 |