Le Fonds OPEP et la Guinée scellent un accord-cadre stratégique pour catalyser la croissance par le secteur privé

VIENNE-Autriche, le 18 juin 2025-Le Fonds OPEP pour le développement international (le Fonds OPEP) et la République de Guinée ont aujourd’hui donné une nouvelle dimension à leur collaboration de longue date en signant un accord-cadre stratégique. Cet accord vise à renforcer leur coopération et, de manière significative, à mobiliser le secteur privé comme moteur de la croissance économique et du progrès social en Guinée.

 

La signature solennelle a eu lieu entre M. Abdulhamid Alkhalifa, Président du Fonds OPEP, et Son Excellence M. Ismaël NABE, Ministre du Plan et de la Coopération Internationale de la Guinée, en présence du Président de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée (CGE-Gui), Ansoumane KABA. L’événement marque un tournant dans la relation entre les deux partenaires, passant d’un soutien traditionnel à des projets publics à une approche plus globale incluant le dynamisme et l’innovation du secteur privé.

L’objectif de ce cadre de coopération est de créer un environnement propice aux investissements privés, de soutenir l’entrepreneuriat local et d’identifier des projets à fort impact dans des secteurs clés tels que les énergies renouvelables, l’agro-industrie, les infrastructures numériques et la finance inclusive. Il s’agit d’une réponse directe à la nécessité de créer des emplois durables et de diversifier l’économie guinéenne. « Ce jour ne marque pas seulement la continuité, mais l’évolution de notre partenariat avec la Guinée », a déclaré le Président Abdulhamid Alkhalifa. « Depuis 1976, nous sommes un partenaire fiable de son développement. Aujourd’hui, nous adaptons notre stratégie pour libérer tout le potentiel du pays. En nous associant au secteur privé, nous ne nous contentons plus de financer des projets, nous créons des écosystèmes économiques qui favorisent l’autonomie et l’innovation. Nous croyons fermement au génie entrepreneurial de la Guinée et nous sommes déterminés à l’accompagner. »

Saluant cette nouvelle orientation, le Ministre Ismaël NABE a souligné son alignement avec la vision stratégique de la Guinée. « Le Gouvernement guinéen est engagé dans un programme ambitieux de transformation économique. Cet accord avec le Fonds OPEP est une reconnaissance de nos efforts et un formidable levier pour atteindre nos objectifs », a-t-il affirmé. « Il nous permettra d’attirer les capitaux et l’expertise nécessaires pour bâtir une économie plus résiliente, inclusive et créatrice d’opportunités, notamment pour notre jeunesse. C’est un pas décisif vers notre souveraineté économique. »

Ce partenariat historique a déjà vu le Fonds OPEP engager plus de 159 millions de dollars à travers 25 opérations qui ont contribué au développement d’infrastructures vitales, à l’amélioration de l’agriculture et au renforcement des services sociaux en Guinée.

Cette initiative s’inscrit dans la vision globale du Fonds OPEP, qui sera au cœur de son prochain « Development Forum 2025 », dont le thème est « Une transition qui donne du pouvoir à notre avenir ». Elle illustre l’engagement de l’institution à promouvoir des modèles de développement innovants et efficaces à l’échelle mondiale.

Il faut noter que le Fonds OPEP pour le développement international est la seule institution de développement mandatée au niveau mondial qui fournit exclusivement un financement des pays membres aux pays non membres. L’organisation travaille en coopération avec les pays en développement partenaires et la communauté internationale du développement pour stimuler la croissance économique et le progrès social dans les pays à revenu faible et intermédiaire du monde entier.

Coopération : le MPCI tient le COPIL du Cadre de Coopération des Nations Unies pour le Développement Durable (UNSDCF 2024-2028)

Conakry, le 20 juin 2025 – Le Ministère du Plan et de la Coopération Internationale (MPCI), à travers la Direction nationale des organisations internationales (DNOI), a organisé dans un réceptif hôtelier de la capitale la session du Comité de pilotage (COPIL) ainsi que la revue annuelle des résultats 2024 du Cadre de Coopération des Nations Unies pour le Développement Durable (UNSDCF 2024-2028).

Présidée par le Ministre Ismaël NABÉ, cette rencontre a réuni, pour les deux activités, les représentants des ministères sectoriels ; la Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies ; les représentants et adjoints des différentes agences onusiennes en Guinée ; le personnel des Nations Unies, notamment les mécanismes de coordination et les conseillers programmes ; la DNOI ; la Direction nationale du Plan ; les directeurs des Bureaux de stratégies de développement ou leurs adjoints, accompagnés des chargés de suivi-évaluation des ministères ; les principaux partenaires techniques et financiers ; des faitières de la société civile ; des membres du secteur privé ; ainsi que des réseaux de femmes et de jeunes.

L’objectif est d’assurer la redevabilité du Système des Nations Unies auprès des autorités guinéennes en rendant compte des progrès accomplis, en mettant en lumière les défis rencontrés, et en formulant des recommandations. Il s’agit plus précisément d’examiner et valider le rapport annuel des résultats du Cadre de coopération 2024 par effet ou groupe de résultats ; d’amender les leçons apprises, les contraintes et recommandations ; de présenter les PTC 2025 ; et de tenir la session annuelle du Comité de pilotage Gouvernement – Système des Nations Unies pour évaluer la coopération stratégique, valider les priorités communes et renforcer la coordination ainsi que la redevabilité mutuelle.

La revue annuelle 2024 permet d’évaluer collectivement les progrès réalisés, d’analyser les obstacles rencontrés et de formuler des recommandations pour renforcer la mise en œuvre du Cadre de coopération. Elle constitue également une plateforme de présentation des plans de travail conjoints du Système des Nations Unies pour l’année 2025.

Le COPIL constitue l’instance conjointe de gouvernance entre le Gouvernement guinéen et le Système des Nations Unies, en vue d’assurer un alignement stratégique entre les priorités nationales et les appuis onusiens, et de formuler des orientations politiques partagées pour les interventions prévues en 2025.

Dans son allocution, la Coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies, Mme Kristèle YOUNES, a souligné que le contexte mondial actuel exige lucidité et efficacité, dans un environnement où les ressources extérieures se raréfient tandis que les besoins de financement pour la transformation de la Guinée sont immenses. Elle a déclaré que Simandou n’est pas seulement une opportunité économique : « C’est un projet de transformation sociétale. Le Système des Nations Unies s’engage pleinement à vous accompagner le développement local, à travers le renforcement du capital humain et des infrastructures communautaires ; et la transformation des systèmes alimentaires, pour faire de l’agriculture un pilier durable de l’économie locale », a-t-elle déclaré.

Mme YOUNES a également insisté sur l’importance d’avancer ensemble vers le cofinancement conjoint, la mobilisation accrue des ressources internes, notamment locales, et l’alignement des dépenses publiques sur les priorités du Cadre de Coopération. Elle a rassuré que les Nations Unies sont prêtes à mobiliser leurs expertises techniques, outils de coordination et réseaux mondiaux pour concrétiser cette ambition. Elle a lancé un appel à un leadership politique fort : « La réussite du programme Simandou, la réussite du Cadre de Coopération, la réussite de l’Agenda 2030 en Guinée : tout cela dépend de notre capacité à conjuguer notre vision, nos efforts, et nos ressources », a conclu Mme Kristèle YOUNES.

En lançant les travaux, le ministre Ismaël NABÉ a rappelé les recommandations de la précédente session, notamment accroître l’efficacité des interventions dans des secteurs comme l’éducation, l’agriculture, l’emploi des jeunes, la lutte contre les violences basées sur le genre, et l’inclusion sociale ; intensifier la digitalisation des services éducatifs, notamment pour les zones rurales ; soutenir les aménagements hydroagricoles, la transformation des produits et l’accès au marché ; renforcer le rôle des collectivités dans la planification et la gouvernance du développement ; améliorer la coordination des interventions et le taux d’absorption des ressources mobilisées.

Il a précisé que ces recommandations forment une feuille de route précieuse à revisiter, évaluer et compléter pour accélérer la mise en œuvre du Cadre de coopération 2024-2028. Selon lui, l’année 2025 marque un tournant stratégique pour la Guinée sur le plan international, avec la participation à la Quatrième Conférence sur le Financement du Développement, prévue à Séville (Espagne) du 30 juin au 3 juillet 2025. «Cette conférence est un espace de dialogue de haut niveau entre gouvernements, Partenaires Techniques et Financiers, secteur privé et société civile sur les mécanismes innovants de mobilisation de ressources pour un développement durable. Pour la Guinée, elle représente une opportunité stratégique de : mettre en avant les réformes économiques et institutionnelles déjà engagées ; présenter nos priorités de développement, notamment celles relatives à la planification stratégique, à la transformation économique et à la résilience sociale ; et surtout, attirer de nouveaux partenaires et investissements, en s’alignant sur les dynamiques mondiales de financement durable », a-t-il expliqué. Il a adressé ses remerciements à la coordination du Système des Nations Unies et aux agences présentes en Guinée pour leur soutien constant dans l’opérationnalisation du Cadre de coopération et du programme SIMANDOU 2040, qu’il qualifie de pilier majeur de la stratégie de transformation nationale.

Enfin, le Ministre Ismaël NABÉ a réaffirmé l’engagement du gouvernement à faire de SIMANDOU 2040 un modèle de développement intégré, respectueux des normes sociales, environnementales et territoriales, et a sollicité la poursuite de l’accompagnement technique et institutionnel du Système des Nations Unies.

Il est important de souligner que l’année 2024 a marqué le lancement officiel du nouveau Cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable (UNSDCF) 2024–2028 en République de Guinée. Ce cadre stratégique, fruit d’un partenariat renforcé entre le Gouvernement guinéen et le Système des Nations Unies, s’articule autour de trois piliers fondamentaux : Population, Planète et Prospérité, ainsi que Paix et Gouvernance.

Dans un contexte de transition politique, économique et institutionnelle, les 24 agences, fonds et programmes des Nations Unies appuient les politiques publiques guinéennes. En 2024, avec une exécution financière de 101,4 millions de dollars sur 135,4 millions disponibles, le taux d’exécution atteint 75 %. Ces efforts ont un impact positif sur la vie de millions de Guinéens, en faveur de leurs droits socio-économiques et de leur dignité humaine.

MPCI : L’outil de collecte des données du Cadre de ressources à moyen terme (CRTM) validé

Du 17 au 18 juin 2025, s’est tenu dans un réceptif hôtelier de Coyah, l’atelier d’élaboration et de validation de l’outil de collecte des données du Cadre de ressources à moyen terme (CRMT) 2023-2027. Il a réuni 30 participants venus du ministère du Plan et de la Coopération internationale, notamment de la Direction Nationale des Organisations Internationale et des directions connexes ; des ministères sectoriels que sont l’Economie et Finances, Santé, Agriculture, Éducation, Infrastructures.

Les objectifs de cet atelier sont : améliorer la prévisibilité des financements extérieurs ; aligner les interventions des partenaires techniques et financiers sur les cadres nationaux et sectoriels ; soutenir la préparation budgétaire (CBMT, CDMT, lois de finances) ; promouvoir la recevabilité et la transparence des engagements ; renforcer le dialogue stratégique État-PTF-Société civile-Secteur privé ; consolider la coordination institutionnelle sous le leadership National ; faciliter la division du travail et la complémentarité entre partenaires techniques et financiers ; contribuer au suivi des engagements internationaux (PMCED, RCD).

Il faut rappeler que, depuis plusieurs années, la République de Guinée reçoit un appui constant de ses partenaires techniques et financiers (PTF) : bailleurs traditionnels (membres du CAD, institutions multilatérales) et nouveaux acteurs (Chine, fondations, ONG Internationales).

Ces contributions projets, dons ou prêts concessionnels soutiennent les ambitions nationales de développement fixées dans le Programme de référence intérimaire (PRI 2022- 2025) et les plans sectoriels.

Pour accroître l’impact de l’aide publique au développement (APD) et satisfaire aux principes internationaux d’alignement, d’harmonisation et de redevabilité (Déclaration de Paris et partenariat de Busan), le Ministère du Plan et de la Coopération internationale a engagé plusieurs réformes dont l’élaboration du Cadre de ressources à moyen terme (CRMT). Cet outil vise à fournir, sur une même plateforme, des données exhaustives et vérifiables répondant aux questions :  qui fait quoi ? Où ? Quand ? Avec quels moyens ? Et pour quel impact ?

Durant deux jours de travaux intenses, les parties prenantes ont travaillé sur différents thématiques afin d’analyser des rubriques et indicateurs pour enfin élaborer et valider l’outil final.

Le Directeur national des Organisations Internationales, Alphadio Idriss HANN, a exprimé sa satisfaction pour l’énergie dégagée par les participants au cours de cet atelier. Convaincu de la qualité du travail, il a exhorté les parties prenantes de redoubler d’efforts pour une gestion plus efficace, transparente et orienter afin d’obtenir des résultats escomptés.

Le cadre de ressources à moyen terme est un instrument stratégique d’aide à la décision qui permet au gouvernement de cartographier l’ensemble des partenaires techniques et financiers et de savoir le volume de l’aide publique au développement. M. Salifou Diao DIALLO, Economiste National du PNUD en Guinée, a expliqué la position de son institution vis-à-vis de ce projet. « Le PNUD, en collaboration avec le MPCI à travers la DNOI, nous envisageons de toute l’assistance technique et financière nécessaire à l’opérationalisation de cet instrument stratégique d’aide à la prise de décision. Nous accompagnons les actions de renforcement de capacités qui sont liées à la mise en place de cet instrument. Nous accompagnons aussi la DNOI à réaliser toute l’opération de collecte de données à travers l’outil », a-t-il précisé.

La Guinée est sur une voie qui permet de maîtriser les données liées aux interventions des partenaires techniques et financiers dans le pays.

M. Ibrahima Kalil CONDÉ du bureau technique d’appui à la programmation (BTAP), se dit satisfait des avancées obtenues lors de cet atelier. « Les donnés étaient diversifiées, mais avec la mise en place de cette plateforme, le pays aura des données exhaustives liées à toutes les interventions de nos PTF. Partout où les projets seront implantés, tout sera identifié et cela permettra aux autorités supérieures de savoir où sont orientés les fonds à travers les projets publics. C’est un outil de décision pour les autorités en faveur du développement économique et social du pays », a-t-il déclaré.

À l’issue de l’atelier, les recommandations ont été formulées et prises en compte pour intégration dans le fichier Excel de collecte de données du CRMT, notamment l’alignement stratégique qui doit intégrer les cinq piliers du Programme Simandou 2040 ainsi que les priorités de l’agenda 2050 de la CEDEAO dans les options d’alignement des projets ou programmes.