Conseil National de la Transition : le ministre Ismaël NABE présente le cadre macro-économique du projet de Loi de Finances Rectificative 2024

Conakry, le 31 juillet 2024-Comme il est de coutume à chaque exercice budgétaire devant la représentation nationale, le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Ismaël NABE, a présenté au Conseil National de la Transition (CNT) le cadre macroéconomique du projet de Loi de Finances Rectificative pour l’année 2024 (LFR 2024).

Dans sa brillante présentation, le ministre Ismaël NABE a précisé que ce cadrage macroéconomique a été élaboré sur la base d’hypothèses économiques précises et justifiées. Il a articulé sa présentation autour de trois points essentiels : le contexte et les perspectives macroéconomiques internationales et nationales ainsi que les hypothèses qui sous-tendent ce projet de loi de finances ; la synthèse de l’état de mise en œuvre de programme de référence intérimaire (PRI) 2022-2025 et son alignement sur le projet de loi de finances, les nouvelles sources de financement de développement et l’annonce de processus d’élaboration du nouveau plan de développement économique et social (Simandou 2040) ; les engagements internationaux de la Guinée pays en termes notamment de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD) et la nécessité d’alignement du budget de l’État à ces engagements internationaux.

S’agissant du contexte et les perspectives macroéconomiques internationales et nationales, M. NABE a rappelé que l’économie mondiale a été marquée successivement par les répercussions prolongées de la pandémique de covid19, la guerre en Ukraine et au Proche-Orient, le durcissement des conditions de financement liés au coût élevé de l’emprunt et des risques de refinancement. En Guinée, c’est l’incendie du dépôt principal du carburant de Conakry en décembre 2023. Malgré ces événements, les projections des institutions de Bretton Woods tablent sur les perspectives optimistes et de reprise économique mondiale grâce aux efforts des Etats qui ont conclu à stabiliser les marchés et relancer les économies des pays.

Sur le plan national, il dira que l’économie guinéenne continue de montrer une résilience remarquable face à ces défis mondiaux et maintient une trajectoire positive. « Cette trajectoire est soutenue par des réformes structurelles et une gestion prudente des finances publiques. Aussi, le taux de croissance économique s’est situé à 5,9% en 2023 contre 4% en 2022 d’après le cadrage macroéconomique provisoire validé récemment par le gouvernement », indique-t-il. Même que les perspectives économiques pour 2024 sont prometteuses avec un taux de croissance, en moyenne, sur les trois prochaines années de 4,9%.

Concernant le Programme de Référence Intérimaire (PRI), le ministre Ismaël NABE a souligné que ce programme, élaboré avec tous les différents départements sectoriels, comprend entre autres 403 projets et programmes, 903 activités pour un budget de 108 000 milliards de francs guinéens. M. NABE a révélé que le projet de loi de finances rectificative 2024 va fortement contribuer à la mise en œuvre du PRI à travers l’exécution des projets d’investissement par les financements du budget national de développement et les partenaires extérieurs.

 

Pour combler le gap du financement du PRI, le gouvernement guinéen a diversifié ses sources de financement auprès des partenaires au développement à travers le ministère du Plan et de la Coopération internationale. Il a cité : la signature avec la Banque islamique de développement (BID) du document de stratégique de partenariat avec la Guinée pour la période 2024-2027 pour un financement de 666 millions de dollars US ; la signature d’un accord cadre de 307 millions avec la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) ; la relance des projets de coopération avec Exim Bank pour une enveloppe de 225 millions de dollars ; le financement de projets structurant avec la Banque publique d’investissement de France pour un montant global de 500 millions d’euros ; une ligne de crédit de 500 millions accordés par le Crédit export pour l’année en faveur des projets de développement en Guinée ; l’ouverture d’une ligne de crédit avec l’Agence britannique de crédit UK export pour un montant global de 271 millions de dollars pour le financement des projets ; la construction du siège de l’Assemblée nationale pour un montant de 39 millions de dollars accordés par la République populaire de Chine, le financement du projet de construction de 400 puits et forages par la République populaire de Chine pour un montant de 8 millions de dollars ; le financement du projet de reconstruction du pont de Faranah sur la RN2 d’un montant de 22 millions de dollars accordés par le gouvernement japonais ; le financement du projet de construction de l’hôpital mère et enfants pour un montant de 75 millions de dollars par le Fond Saoudien pour le Développement ; le projet de construction de l’Institut national de santé publique à Kakoulima pour un montant de 2 milliards 492 millions de yens par le gouvernement japonais ; le financement de la seconde phase du Programme de coopération bilatérale Guinée-Belgique 2023-2027 pour un montant de 34 millions d’euros ; la validation de la stratégie Guinée-PAM (2024-2029) pour un montant de 143 millions de dollars.

Evoquant le méga Projet Simandou, le ministre NABE a rappelé que le département est en train d’élaborer le Plan de développement économique et social dénommé « Plan Simandou 2040 ». Ce plan adossé au Projet Simandou a pour objectif de financer l’économie réelle à travers des projets concrets en vue de faire l’exploitation du gisement de fer de Simandou un levier pour accélérer le développement de la Guinée. Car, cette exploitation va créer une prospérité basée sur une croissance inclusive et un développement harmonieux et durable dans le respect de l’environnement et de la justice sociale.

Parlant des engagements régionaux et internationaux de la Guinée, M. Ismaël NABE a martelé que la Guinée a souverainement souscrit à plusieurs agendas régionaux et internationaux, notamment la vision 2050 de la CEDEAO, la vision 2063 de l’Union africaine ainsi que les Objectifs pour le développement durable (ODD) à l’horizon 2030. Particulièrement sur les ODD, le ministre Ismaël NABE a informé que le 16 juillet dernier, la Guinée était parmi les 35 pays sélectionnés sur les 113 pays candidats à présenter son rapport national volontaire 2024 à New York. La Guinée avait déjà présenté son premier Rapport volontaire en 2018 sur l’état de mise en œuvre des ODD lors Forum politique de haut niveau à New York. Et depuis lors, de nombreux progrès ont été réalisés dans la mise en œuvre des 17 ODD : la baisse de la pauvreté qui passe de 55,2% en 2012 à 43,7% en 2021 ; la réduction du taux d’insécurité alimentaire de 35,5% à 21,2 de la même période ; la diminution de 4% de la malnutrition chronique des enfants entre 2018 et 2023 ; la forte contraction du viol sur mineur de 264% entre 2020 et 2023 ; la baisse de la violence physique sur mineure de 131% et la maltraitance de 138% sur la même période ; l’amélioration de l’indice de capacité statistique de la Guinée qui a atteint 45% entre 2018 et 2022.

Enfin, le ministre Ismaël NABE a ajouté que ces résultats élogieux permettent au gouvernement de lever des fonds auprès des partenaires au développement pour lutter contre la pauvreté.

Il faut noter que ce projet de LFR 2024 présente un solde déficitaire de 7 908 milliards de francs guinéens, soit un déficit de 3,3% du PIB, contre un déficit initialement prévu de 3,8%. Ce gap est entièrement couvert par un financement net résultant des opérations de financement clairement identifiées pour 20 687 milliards de francs de ressources et pour 12 779 milliards de francs de charges

Les prévisions de recettes s’élèvent à 30 742 milliards de francs, soit une progression de 2,7% par rapport à la LFI 2024. La pression fiscale est estimée à environ 12% du PIB, contre 13% dans le budget initial. Les recettes extérieures sont révisées à la hausse de 21%.

Les prévisions de dépenses sont portées à 38 650 milliards de francs, soit un accroissement de 2,6% par rapport à la LFI 2024. Les dépenses d’investissement représentent environ 40% des dépenses totales de l’État, financées à hauteur de 56% par des ressources intérieures.

Service Communication et Relations publiques

Coopération multilatérale : le Gouvernement guinéen et le Système des Nations Unies unissent leurs efforts pour une meilleure coordination des appuis au pays

Conakry, le 31 juillet 2024 – Le ministre du Plan et de la Coopération Internationale, M. Ismaël NABE, a présidé ce mercredi une réunion cruciale du Comité de Pilotage du Cadre de Coordination des Programmes avec le Système des Nations Unies (SNU). Cette rencontre a connu la présence des ministres de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation et de l’Agriculture et de l’Élevage, ainsi que de la Coordinatrice du SNU, du représentant de la BID, des représentants des agences onusiennes établies en Guinée, et des représentants des organisations de la société civile et du patronat. Elle a mis en exergue les ambitions du gouvernement guinéen et les priorités de la coopération internationale.

M. Jean Paul CEDY, ministre de l’Enseignement Pré-universitaire et de l’Alphabétisation, a plaidé pour un soutien accru aux enseignants, insistant sur le renforcement des capacités et l’éducation de base en milieu rural. Il a souligné l’importance de l’accès au digital en affirmant que sans un soutien adéquat pour les jeunes élèves du primaire aujourd’hui, le Plan Simandou 2040 ne pourra pas se concrétiser d’ici 15 ans. « Les élèves d’aujourd’hui seront les ingénieurs et techniciens de demain », a-t-il déclaré, appelant à une action immédiate pour préparer la future génération.

Pour M. Félix LAMAH, ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, le gouvernement vise l’autosuffisance alimentaire et la résolution des problèmes nutritionnels. Grâce au projet Faim ZÉRO du Programme Alimentaire Mondial (PAM), des avancées significatives sont déjà visibles. Il a sollicité l’appui du SNU pour l’aménagement des domaines agricoles, la maîtrise de l’eau à travers des systèmes d’irrigation, la mécanisation du système agricole et le développement de la transformation et de la conservation des produits agricoles.

Le Secrétaire Général du Ministère de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, a exprimé sa satisfaction de participer à ce Comité de Pilotage. Parce que cette discussion était particulièrement destinée aux enfants, femmes et autres couches vulnérables.

Du côté des ONG, Oumou Khairy DIALLO, Directrice Exécutive du Club de Jeunes Filles Leader de Guinée, a souligné l’importance de prendre en compte les conséquences des violences basées sur le genre (VBG), notamment l’excision qui a un impact très négatif sur la vie des jeunes filles. Elle a appelé à la mise en place d’une stratégie nationale de lutte contre les VBG pour mettre fin aux violences sexuelles.

M. Abdoulaye Diané, président du Conseil National des Jeunes (CNJ), s’est réjoui d’être invité à cette rencontre qui répond à une demande croissante des jeunes de participer aux instances de prise de décisions. Il estime que cela permettra d’intégrer les éléments essentiels dans les différents programmes et projets. Il a salué la vision des agences du SNU qui prévoit de décentraliser leur implantation pour inclure tous les jeunes de l’intérieur du pays. Enfin, il a demandé des programmes de renforcement des capacités pour les jeunes.

La Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies, Kristèle Younès, a indiqué que ce Comité de pilotage est une étape clé pour consolider les acquis de l’Équipe Pays et travailler ensemble pour tenir la promesse des Objectifs pour le Développement Durable (ODD).

Le ministre du Plan et de la Coopération internationale, Ismaël NABE, a rappelé les résultats concluants obtenus dans le cadre du Plan Cadre des Nations Unies d’Aide au Développement (PNUAD) pour la période 2018-2022, axé sur la bonne gouvernance, la transformation économique et le développement inclusif du capital humain. Il a exprimé sa gratitude envers toutes les parties prenantes pour leur engagement et leur coopération.

Pour terminer, M. Ismaël NABE a exprimé sa profonde gratitude à toutes les parties prenantes pour leur engagement indéfectible et leur contribution précieuse à ce processus. Il a invité tous les participants à s’investir activement dans les discussions et à continuer à travailler ensemble pour bâtir un avenir prospère et durable pour la Guinée.

Il faut noter que le nouveau Cadre de Coopération des Nations Unies pour le Développement Durable, couvrant la période 2024-2028, vise à assurer un appui intégré et efficace, aligné sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) de l’Agenda 2030 des Nations Unies. Ce cadre rassemble les agences, les fonds et les programmes du SNU présents en Guinée pour répondre aux besoins identifiés par le Gouvernement guinéen.

Le Comité de Pilotage, co-présidé par le ministre NABE et Mme Christelle Younès, Coordinatrice Résidente du SNU en Guinée, est l’instance supérieure de pilotage de la mise en œuvre du cadre de coopération 2024-2028. Composé de ministres, de représentants de l’Assemblée Nationale, de chefs d’agences du SNU, de partenaires multilatéraux et bilatéraux, de représentants de la société civile, du secteur privé, et des gouverneurs des régions abritant les différentes zones d’intervention, ce Comité de Pilotage joue un rôle clé dans la coordination des efforts de développement en Guinée. Il a pour mission de définir les orientations stratégiques et d’adapter la mise en œuvre du cadre de coopération aux évolutions sociopolitiques et économiques du pays.

Service Communication et Relations publiques