Conakry, le 9 octobre 2025 – Le Gouvernement guinéen a franchi une étape stratégique dans la consolidation de sa gouvernance économique avec la tenue de la session du Comité Technique de Cadrage Macroéconomique Définitif 2024. Organisée au Ministère du Plan et de la Coopération Internationale (MPCI), cette rencontre, présidée par Monsieur Ismaël NABÉ, Ministre du Plan et de la Coopération Internationale, a réuni les principaux acteurs du pilotage économique national, dont Monsieur Mourana SOUMAH, Ministre de l’Économie et des Finances, Dr Karamo KABA, Gouverneur de la Banque Centrale, ainsi que les cadres techniques du MEF, de la BCRG, du DNP, de l’INS et du Bureau de Stratégie et de Développement.
À l’issue des travaux, le cadrage macroéconomique définitif de l’année 2024 a été officiellement validé. Ce référentiel technique servira de base à l’élaboration du Budget de l’État 2026, à l’actualisation des documents de planification nationale et à la définition des orientations stratégiques à moyen terme. Il intègre notamment les résultats du rebasage du Produit Intérieur Brut (PIB) réalisé par l’Institut National de la Statistique (INS), qui a actualisé l’année de base à 2018 selon le Système de Comptabilité Nationale 2008. Cette révision a permis une réévaluation du PIB de 106 845,3 à 161 766,5 milliards GNF, soit une hausse de +51,4 %, traduisant une meilleure prise en compte de la réalité économique nationale.
Ouvrant la série d’interventions, le Gouverneur de la BCRG a salué la qualité des travaux et souligné que cette validation constitue un moment stratégique pour renforcer la cohérence et la crédibilité des politiques économiques. Il a mis en avant deux avancées majeures : la consolidation des données économiques de fin 2024 et l’intégration des résultats du rebasage du PIB. Tout en saluant cette évolution, il a appelé à la prudence dans l’interprétation des nouveaux indicateurs, insistant sur la soutenabilité de la dette, la maîtrise de l’inflation et la solidité des hypothèses de croissance. Il a réaffirmé l’engagement de la Banque Centrale à accompagner une trajectoire de croissance stable, inclusive et durable, tout en préservant la stabilité des prix et l’intégrité du système financier.
Prenant la parole à son tour, le Ministre de l’Économie et des Finances a salué l’initiative du Comité technique, qu’il a qualifiée de cadre d’harmonisation essentiel des données macroéconomiques nationales. Il a félicité le leadership du Ministre du Plan et les équipes techniques pour la rigueur des travaux, tout en encourageant la poursuite de cet exercice selon un agenda régulier, garantissant la cohérence entre les prévisions, les politiques fiscales, budgétaires et monétaires. Il a également invité les experts présents à maintenir une concertation permanente pour assurer une mise en œuvre efficace des projections économiques retenues.
Dans son discours, le Ministre Ismaël NABÉ a exprimé sa satisfaction quant à la qualité des contributions et à la maturité technique des discussions. Il a rappelé que ce cadrage servira de base à la présentation officielle de la situation économique de la Guinée lors des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, prévues du 13 au 19 octobre 2025 à Washington. Il a salué le travail de rebasage du PIB réalisé par l’INS, tout en mettant en lumière une avancée historique : la notation souveraine internationale obtenue par la Guinée auprès de l’agence Standard & Poor’s, qui lui a attribué la note B+ avec perspective stable. Cette reconnaissance, selon lui, confirme la stabilité macroéconomique du pays et renforce sa crédibilité auprès des investisseurs internationaux.
Le Ministre a enfin insisté sur la nécessité d’un cadrage réaliste, robuste et cohérent avec les ambitions de transformation structurelle portées par le Programme Simandou 2040, pilier de la stratégie nationale de développement. Il a conclu en appelant les acteurs à poursuivre leur engagement dans un esprit de rigueur, de coordination et de transparence, affirmant que ce cadrage doit ressembler à la Guinée : ambitieux, crédible et tourné vers l’avenir.
L’ensemble des parties prenantes a ainsi réaffirmé leur détermination à bâtir un cadre économique solide, garantissant la croissance inclusive, la maîtrise des équilibres financiers et la crédibilité de la gouvernance économique du pays.