101. En matière de dépenses, l’objectif a été de préserver à la fois leur soutenabilité
et leur efficacité. En 2020, le solde budgétaire hors dons a atteint un déficit de 4,6%
du PIB. Cette évolution est due principalement à la hausse des dépenses courantes
(37% en valeur nominale) pour faire face à la pandémie de Covid-19. Elles passent
de 11,7% du PIB en 2019 à 12,7% du PIB en 2020. En plus de la contraction de l’activité
économique, l’Etat a accordé des exonérations fiscales et permis le report de
paiement de certaines taxes. Au total, les recettes fiscales se sont établies à 10,0% du
PIB en 2020 contre 13,3% du PIB en 2019, soit un recul de 3,3% du PIB.
102. Les dépenses en capital constituent la plus grande part des dépenses
publiques. Ainsi, la part des dépenses en capital a augmenté avec le temps passant
de 25,3% en moyenne en 2011-2015 à 27,7% en 2016-2020, tandis que la part de la
masse salariale a connu une baisse passant de 27,5% à 21,9% sur ces deux périodes.
Par ailleurs, la part des dépenses liées aux paiements des intérêts de la dette a
augmenté continuellement (12,6% sur 2007-2010, 18,2% sur 2011-2015 et 21,1% sur
2016-2020), du fait que nombre d’emprunts contractés pour financer les projets
d’infrastructures ont commencé à être remboursés. Les parts des subventions et des
achats de biens et services ont baissé entre ces différentes périodes. En effet, le
gouvernement a supprimé les subventions de certains produits consommés par la
population. La part des dépenses de subventions est passée de 11,6% sur 2007-2010
à 4,8% sur 2016-2020.
103. Cependant, les dépenses en capital ont subi les contrecoups des crises
sanitaires d’Ébola et de Covid-19. Elles ont connu une hausse notable durant la mise
en œuvre du plan quinquennal 2011-2015 en passant de 2,2% du PIB en 2011 à 7,4%
en 2015. Mais la survenue des crises sanitaires d’Ébola et de Covid-19 a entrainé la
chute des dépenses en capital qui sont estimées à 2,7% du PIB en 2020.
104. L’endettement du pays reste modéré puisqu’en 2020, la dette publique totale
représente 40,4% du PIB. La dette extérieure se situe à 23,8% du PIB tandis que la dette
intérieure représente 16,6% du PIB. A la suite de l’éligibilité du pays à l’initiative PPTE
en 2012, la dette publique totale a connu une réduction significative de 77,8% du PIB
en 2011 à 35,4% du PIB en 2012.
105. Sur la période 2016-2020, le gouvernement a mené une politique
d’endettement prudente qui a porté la dette publique totale, en moyenne, à 38,8%
du PIB. Ce niveau d’endettement offre à l’Etat la possibilité de recourir à de nouveaux
emprunts à des conditions concessionnelles.
106. Relations avec le reste du monde. Sur la période 2011-2015, la baisse continue
des exportations de produits miniers avait entraîné une détérioration du solde du
compte courant qui s’est établi en moyenne, à 18% du PIB. Sur la période 2016-2020,
les exportations ont repris une tendance haussière en passant de 25,9% du PIB en 2016
pour s’établir à 44,6% du PIB en 2020. Les importations avaient également augmenté
pour se situer à 20,0% du PIB en 2020, en raison d’investissements dans le secteur minier
et les importations de biens alimentaires. Le solde du compte courant incluant les
transferts est passé d’un déficit en moyenne de 15,4% du PIB sur 2011-2015 à un
excédent en moyenne de 1,5% sur 2016-2020. Les investissements directs étrangers
(IDE) ont fluctué en moyenne autour de 5,0% du PIB sur 2011-2015 et 5,7% sur 2016-
2020.
107. Politique monétaire. Dans ce domaine, les efforts de stabilisation du franc
guinéen et de maîtrise de la hausse de la masse monétaire avaient entrainé un repli
de l’inflation qui est passée de 21,4% en 2011 à 8,2% en 2015. Cette évolution
s’explique par la mise en œuvre des politiques budgétaire et monétaire restrictives à